Vous avez tous pu constater des réactions des plus surprenantes cette semaine… Et on ne peut l’être moins, UBS annonce une perte des plus astronomique et hop le stock s’envole et les marchés s’emballent, alors qu’une semaine auparavant, Bear Stearns mets les « clefs sous la porte, le dernier éteint la lumière » et c’est le plongeon total !
J’ai reçu un courrier titré « Roulette Russe » d’un lecteur perplexe dont j’ai extrait quelques lignes…
« Encore une semaine bien difficile à interpréter (du moins pour moi). e partage à 100% votre opinion sur la réalité économique, entre des commentaires timides de jouvencelles effarouchées des différentes autorités sur le fait d’une récession ... ou non.... (p’têt beq.. oui ! p’têt beq.. no!) et des signaux gros comme des building (EUR---USD, baril, UBS, les résultats macro économique......) … On shuss droit,... ou sur un gros granit ou un grand précipice ..... le tout c’est de s’arrêter à temps ! Donc je m’attendais à des réactions logiques et rapide du marché, que nenni ! …je n’arrive pas à lire le marché.... quand une société publie de bons voir très bons résultats mais en-dessous des estimations des analystes..... le marché sanctionne plus vite que l’éclair.… Entre vivacité et inertie.... je ne comprend pas....? OU EST LE BON TIMMING ????? put ? ou call ?… Enfin je suis très perplexe !!!! »
Que constatons nous ? Que ce lecteur, comme vous et moi, au moment des évènements a beaucoup de mal à rationaliser le marché et ces signaux. Nous avons affaire à l’aspect psychologie de marché qui n’est pas un index mesurable ! Alors que faire ?
Un élément fondamental du trade se situe dans la prise de recul vis-à-vis d’une situation que l’on ne comprends pas: On SORT du marché car c’es à ce moment là que l’on fait les pires erreurs. Dites vous que la façon dont vous réagissez et bien des 100aines de milliers vont faire pareil... Il faut donc extrapoler cette psychologie de groupe. Placer un trade ou investir, c’est une question de convictions. Si vous ne le sentez pas, ne tradez pas.
Un indicateur important qu’il ne faut en aucun cas négliger c’est le volume de trade, il est au plus bas depuis 3 mois à Gros désintéressement des institutions (les volumes sont descendu entre 30 et 50%).
http://fr.finance.yahoo.com/q/ta?s=%5EFCHI&t=3m&l=on&z=m&q=l&p=v&a=&c=
L’aspect technique de la situation étant abordé, revenons aux évènements de la semaine et leurs conséquences.
Concernant les banques/secteur financier, on marche sur des oeufs (pourris) et l'omelette à un goût acide. J'ai été assommé de voir la pirouette cacahuette médiatique de UBS. (warning c'est une banque Suisse, on a vu le même cas avec SG).
J'ai visionné attentivement les vidéos des auditions sénatoriales des 2 PDG de JPM (Jamie Dimon) et BSC (Alan Schwartz) ainsi que le Patron de la Fed ("Bernan-KOUAC"). Une mauvaise estimation de la situation, des rumeurs de non solvabilité qui se sont propagées à la vitesse grand V, une attaque de shorters par hedge funds, des clients paniquants et retirant leurs cash pendant le week-end, un timing d’appel de couverture horriblement court (48h), il a fallu juste une semaine pour mettre au sol une des plus vieille institution financière Américaine au point que le gouvernement fédéral soit obligé d’intervenir. Aux dires des interlocuteurs, la situation a été tellement terrible que tout le marché de Wall Street a avalé la pilule sans rien dire car s'aurait pu terminer en mouvement de panique générale et provoquer un désastre à la 1929. A voir leur têtes, le ton utilisé et le vocabulaire, on est pas passé loin d'un Tsunami financier international. L’absorption de BSC par JMP c’est un véritable braquage de banque autorisé et conforté par les autorités. INCROYABLE ! Face au dilemme : Crash boursier / Banque au tapis + rachat pour des cacahuètes, la Fed n’a pas hésité une seconde. Les Anglo-Saxons ont une expression marrante : “The moose is on the table, every body looks at it, but nobody want to talk about it” (Il y a un élan sur la table tout le monde le regarde, mais personne n’en parle) parce que « If the shit hit the fan, every body will get a piece of it » (si la Mer.. frappe le ventilateur, tout le monde recevra sa part).
FED Bernanke audit: "severe, chaotic situation... "
BSC Schwartz audit:
JPM Dimon audit:
Conclusion: le gouvernement Américain à travers cette affaire a garanti les marchés financiers et à rassurer d’une intervention si c’était nécessaire. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu de panique identique pour UBS ayant aussi (contrairement à BSC) sécurisé une levée de fonds significative à assurer son bon fonctionnement futur (au détriment des investisseurs dilués). Sans compter que la Fed doit regarder de manière plus attentive les mouvements de shorting (comment? Je ne peux pas vous répondre, ça ressemble à un secret bien gardé).
Les marchés sont de manière évidente très nerveux (4 variations à 400 pts la journée en 10 ans, les 3 dernières en 3 semaines --> Ca en dit long). Les hedges funds dérégulés en sont pour quelque chose, en quelque minutes ils jouent les market makers en influençant les places financières. C'est rude pour les nerfs. Les Bulls essayent de se convaincre de rentrer par optimisme en pensant avoir atteint le fond de la marmite, les différents marchés ont testé plusieurs fois leur niveau de résistance en vain... Cela veut dire que tous ces hic-ups n'étaient que de la spéculation: les fondamentaux ne sont pas là. (voir le post des ministres des finances des pays de UE: ils sont inquiets... Et ils peuvent!).
Puis il y a eu l’annonce de l’emplois Américain, sans appel : 80,000 jobs à la trappe. La récession, c’est du « Old News » , la question qui se pose c’est pour combien de temps et comment va-t-on être affecté… Un élément de réponse qui me dit que le roussit (brûlé) tape à la porte… Le gallon (3.7 litres) aux USA, est à $3.3, (ceci dit au passage les Français payent le Gallon 9$, OUI VOUS LISEZ BIEN ! DU VOL MANIFESTE ). Le gallon passera à 4$ cet été à augmentant ainsi la dépense énergétique transport de 20%), cela veut dire par anticipation, une baisse de l’activité vacancière aux usa, une baisse des services à la personne induisant déplacement, une augmentation significative du coût du transport aérien (consulting, busines…)… Les américains étant des GROS friands d’air conditionné, et bien l’été sera encore plus chaud … Pour le portefeuille ! (Essayez de vivre dans le Névada, au Texas, ou en Arizona sans AC par 45 à l’ombre dans un building vitré durant 3 mois… Pour la cellulite c’est peut être bien mais pas pour la productivité). Il faudra choisir entre griller/économiser/perte de rentabilité et perdre beaucoup d’argent en AC donc coût supplémentaire aux entreprises et aux particuliers déjà exsangues.La crise financière Américaine est donc alimentée par la crise pétrolière qui pousse le dollars au sol dans une spirale infernale. Le retournement ne se fera pas en V mais plutôt en U voire plus soft encore. Les élections américaines sont encore dans un bon bout de temps… C’est un facteur prépondérant de décisions… Avant cela, rien ! N’oublions pas que le 3ème trimestre est en général le plus mauvais quarter quand tout va bien (alors quand tout va mal...).
Conclusion, on est pas au bottom (dans le fond de la marmite) et aux vues des graphiques, cela se confirme bien.
Juste une petite vidéo d'un virage qui en dit long: un restaurant qui propose à New York une formule "Payez ce que vous pouvez!"
DocTrade.
Ps : Je suis en train de traiter du deal Microsoft-Yahoo et je vais mettre en place une discussion sur le blog qui risque d’être animée… Stay tuned !
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